Les mots peuvent tuer©
La maltraitance psychologique… Les fractures invisibles.La maltraitance psychologique est invisible…. En cela, elle n’en est que plus dangereuse au regard des fractures, bleus ou brûlures que peut laisser la maltraitance physique.
Vous comprendrez qu’une personne blessée à répétition attire l’attention et que cette victime aura donc « la chance » de pouvoir être secourue. En l’absence de lésions ou de séquelles objectives, cette forme spécifique de maltraitance est donc plus difficile à diagnostiquer. Les troubles présentés par l’enfant ne sont pas toujours cliniquement significatifs et se retrouvent dans d’autres tableaux psychopathologiques. L’inhibition psychoaffective, l’anxiété dépressive, l’idéation suicidaire, les sentiments d’infériorité, les problèmes de comportements, l’agressivité et les retards pédagogiques inexpliqués sont autant de troubles interférant avec la structuration de la personnalité, l’individuation et la socialisation de l’enfant. Selon Pascal Vivet qui a écrit sur l’enfance maltraitée « les agressions verbales, les dévalorisations systématiques, les humiliations des enfants concernant notamment leur niveau scolaire, leur apparence, leur physique, leurs capacités intellectuelles, bref tout ce qui remet en cause leur intégrité font partie des violences psychologiques courantes ». L’enfant qui subit quotidiennement cette violence parentale se sent nié dans sa personnalité, son identité par ceux précisément dont il est en droit d’attendre en priorité une affection et un soutien. « Je me souviens d’un père qui ne supportait pas sa fille. Il la traitait en permanence de pute, de salope », raconte Christian Besnard, psychologue près la Cour d’appel de Rennes et psychologue hospitalier. Quand on l’interrogeait sur son comportement, ce père répondait : « ce ne sont que des mots ». Justement, « on peut tuer avec des mots ». souligne Jacques Lecomte.(Voir documentation) Au nom de principes éducatifs ou moraux, certains parents exercent un pouvoir sur leur enfant, sans jamais avoir à frapper. « Je ne suis pas violent, je veux juste me faire obéir », arguent ces adultes qui estiment avoir tous les droits sur leur enfant ; ils appliquent ainsi à la lettre l’article 371.1 du Code civil : « L’enfant à tout âge doit honneur et respect à ses père et mère ». « Il aura fallu attendre la Convention internationale des droits de l’enfant pour faire admettre que les enfants ont aussi des droits », estime Christian Besnard, Psychologue et expert-judiciaire.
La violence psychologique peut également s’exprimer sous la plus grande douceur. Le chantage affectif permet à l’adulte d’imposer sa volonté ou de poser des interdits à l’enfant « pour son bien », ou parce que cela fait « trop de peine ». La manipulation est une arme sournoise qui permet d’exercer un pouvoir sur l’autre, souvent plus faible que soi et qui est fréquemment utilisé . « Puisque tu me fais de la peine, je ne t’aime plus » « Si tu ne fais pas ce que veux, je te renierais »… Certains, incapables de distinguer les affects de l’argent et pour obtenir satisfaction, en arrivent à faire pression sur l’enfant en les menaçant de les déshériter ! A 12 ans, cela ne représente rien en terme d’argent, mais le message « d’abandon », accompagné de l’insécurité affective, est clairement perçu. Par peur de perdre l’amour de son père ou de sa mère, l’enfant va « se plier » aux exigences et accepter ce qu’il ne veut pas. A répétition, cet enfant devenu adulte, va « se modéliser » en individu apte à répondre aux demandes qui ne lui conviennent pas, pour fuir l’angoisse de ne plus être apprécié ou aimé !…Et non pour l’argent !
Pour exemple, cette mère qui, sachant son fils alcoolique-abstinent depuis 9 mois, n’accepta pas une de ses remarques et lui envoya une lettre « assassine » faite de reproches et de grossièretés, qu’elle termina par « tu n’as déjà plus de père, et bien maintenant, tu n’as plus de mère ».Certains diront que ce ne sont que des mots !…Mais il faut aussi reconnaître le sentiment d’abandon qu’ils induisent et l’angoisse qu’ils provoquent. Nous pourrions traduire cette phrase par : « Puisque tu ne corresponds pas à ce que j’attends de toi, tu n’es plus mon fils…Et, je ne t’aime plus. » Voilà ce qui laisse des marques indélébiles et douloureuses, au point de faire rechuter son fils dans l’alcool pour en mourir un an plus tard ! L’enfance de cet homme pourrait illustrer ce qu’une maltraitance psychologique insidieuse et répétitive peut provoquer. Quant à ses parents, le déni de leur délit se cache derrière « l’éducation » ! (A lire dans un prochain article)
Le rejet s’exprime par le fait de rabaisser l’enfant, de dévaloriser sa personne et ses actes, par le fait de lui faire honte ou de tourner en ridicule ses manifestations normales d’affection, de chagrin ou de peur. Terroriser l’enfant consiste à le menacer ou à avoir des comportements pouvant induire de blesser, tuer, ou abandonner – des personnes qu’il aime ou des objets auxquels il tient – dans des situations objectivement dangereuses. Le recours au rejet, à la terreur, à l’isolement, et au refus de réponse affective constituent les principales catégories de violence psychique repérées par l’APSAC (American Professional Society on the Abuse of Children).
Un enfant qui est en permanence nié, rabaissé est plus en danger sur le plan psychique qu’un enfant qui se fait régulièrement frapper . En effet, ce dernier peut construire son identité tout en prenant des coups parce qu’il peut en attribuer la responsabilité à l’adulte. « Dans son univers, l’enfant tient un raisonnement binaire : il y a les méchants qui tapent et les gentils qui ne tapent pas ». Quand il est victime de violences physiques, « l’enfant parvient assez facilement à se dire que c’est le parent qui ne va pas bien », précise Jacques Lecomte. En revanche, « il est difficile à l’enfant qui est régulièrement humilié, critiqué, insulté, mais non frappé par son parent, d’attribuer à ce dernier la responsabilité de ces vexations. Il a alors tendance à tenir plus ou moins inconsciemment le raisonnement suivant : « mon père (ma mère) n’est pas « méchant » puisqu’il ne me frappe pas. S’il me répète continuellement que je ne vaux rien, que je ne saurai jamais rien faire dans la vie, c’est donc vrai ». Dans ces conditions, « l’enfant intègre bien plus profondément un sentiment d’inutilité, d’absence de valeur que l’enfant physiquement maltraité ». Comme l’enfant maltraité psychologiquement est dans l’incapacité d’attribuer la responsabilité de cette violence à ses parents, il se sent coupable de ce qui lui arrive. « L’enfant pense que s’il est nié par ses parents, c’est parce qu’il ne correspond pas à leurs attentes, à leurs désirs. Si on lui répète qu’il est nul, bon à rien, l’enfant l’intègre et se sent coupable de ne pas être à la hauteur », explique Christian Besnard. Tout est donc de sa faute ! Il est alors pris dans une sorte de culpabilité névrotique
Cette culpabilité est d’autant plus forte que l’enfant ne peut en aucun cas remettre en question la parole de son parent ; il a trop peur de perdre son amour !
L’enfant victime de violences psychologiques, qui pense être privilégié par rapport aux enfants battus, vit dans un mal-être permanent : « moi au moins on ne me bat pas ». Aussi, cet enfant culpabilisé a moins de probabilité de se ressentir comme victime, alors qu’il l’est.
« Au cours de mon enquête, raconte Jacques Lecomte, « une femme d’une cinquantaine d’années m’a décrit une longue liste de maltraitances psychologiques qu’elle a subies, puis a conclu par ces mots : « mais c’est vrai que je n’ai jamais été maltraitée ». « Or, pour se reconstruire », explique-t-il, « un enfant traumatisé a besoin d’être reconnu comme victime, d’être entendu dans sa plainte. Or, certaines personnes ne parviennent pas à sortir du statut de la plainte parce qu’elles ne sont pas parvenues à y entrer ». « Ce n’est pas si grave que ça, de quoi je me plains ?», pensent-elles souvent.
Dans l’esprit d’un enfant, l’équation est la suivante : père ou mère = bienveillance. Si je reçois de la bienveillance et que j’ai mal -> c’est moi qui ne vais pas bien !
Arriver à se reconnaître comme victime, c’est reparamétrer la base en acceptant que, père ou mère, et parfois les deux, peuvent être source de douleur. Cette souffrance est d’autant plus difficile à être exprimée qu’elle n’est pas toujours reconnue. « L’instituteur se pose des questions quand il voit arriver à l’école un enfant avec des bleus ; en revanche, celui qui n’a pas d’hématomes mais qui est maltraité psychologiquement chez lui peut être triste, silencieux, sans que personne ne s’alerte », précise Christian Besnard. Pour tenter d’échapper à cette souffrance qu’il ne peut pas exprimer, l’enfant risque de passer à l’acte, de façon parfois dramatique. « Récemment, un enfant qui n’avait jamais été signalé à la justice a été découvert pendu à un arbre. Ce n’était pas un accident. L’enquête a révélé que cet enfant était victime de brimades incessantes de son père ». Une étude récente démontre que la maltraitance infantile accroît les risques de suicides, surtout à l’âge adulte (voir documentation). Ces enfants qui ont été maltraités psychologiquement « sont aussi ceux qui ont le plus souvent une vision négative de leur avenir et du monde en général ; les idées suicidaires parasitent leur évolution ». Selon une « étude menée après de 512 étudiant (e)s », raconte Jacques Lecomte, « ceux qui avaient été psychologiquement négligés, dans leur enfance, étaient plus nombreux à souffrir d’anxiété, de dépression, de somatisation, de paranoïa et d’hostilité que ceux qui avaient été seulement maltraités physiquement ». Les enfants qui n’ont pas été reconnus comme sujets par leurs parents risquent également, à l’âge adulte, de perpétuer des liens de dépendance à travers les conduites addictives (nourriture, alcool, drogue…) pour tenter d’exister.
Valérie RENOUX
Bonjour, merci pour cet article. Nous étions 7 enfants, les 2 derniers(dont je suis n’étant pas désirés). Père alcoolique et mére totalement soumise et apeurée ayant souffert d’une « bonne correction » par son mari et totalement isolée, elle avait bien « compris » la leçon, Nous, ses enfants, étions son rempart et très vite, tout petit, mon frère ainé c’est interposé, au moins: la peur du gendarme dont Jean-M menacé le père , fut efficace contre les coups…..pas le reste !! ma soeur ainé (toute petite à ce moment là) soigna les fesses meurtries de notre mère)…..Tous les week-end c’était « la corrida » à la maison; ainsi je nomme la violence que nous vivions, chacun ayant sa « mise à mort » à son tour et de toute façon chacun tremblant pout l’autre et pour notre mère…… chacun sa dose d’insultes, cela instaurant un climat « incestuel »…. Bref,personellement encore en analyse, une vie d’echec en échec.
Je suis passé par la mais j’ai eu droit à la violence gratuite pour un bruit, une lumière pas éteinte, pour un cri ou une bêtise de mes petits frères et sœurs.
Aussi une journée de merde au travail, une dispute avec ma mère.
J’ai supplié ma mère de plus ce disputer avec lui.
Toujours une mauvaise raison des fois des bonnes.
Et un jour ou c’est coup ne me faisait plus mal physiquement, j’étais arrivé au bout je voyais toutes les ouvertures quand il me tapait. J’avais appris à gérer le coup qui font mal. Et il n’a pas accepté. il a tapé pour détruire. J’ai senti la mort. Pour rien y ce défouler.
C’était la dernière pour moi, mais il venu me dire – je te frapperai plus mon fils.
J’étais en colère et je lui ai dit pourquoi.
Il n’a pas du comprendre mais je voulais me faire justice. Je voulais le punir. Et m’enfuir.
Plus de coup, Je me suis dit je suis en paix maintenant.
Mais non on est passé à autre chose c’était des cries, des menaces et des humiliations.
Les blessures psychologiques sont dur et y a toujours une part de contradiction dans les émotions.
La culpabilité.
Tu le vois. Tu l’entends c’est lui la victime. Tu me respectes pas tu m’as dit je suis un menteur ( en même temps) je vous ai aidé( un vrai boulet, il arrivait à me siphonner mon argent). Je me suis dit des fois c’est dur d’être un rebeux mais non mon beau père est différent avec ses enfants mêmes si y peut être blessant des fois au moins il assume. Mes oncles sont différents mêmes si y sont dur c’est pas des putain de boulets. Même si des fois y ont l’air dur mais y sont bien veillant. La c’est gratuit avec lui.
Puis je l’entends mentir. Il a jamais frappé ses enfants. Je suis quoi moi et même à 42 ans lui 79 balais faut qu’il t’humilie. Langue toxique, je me suis pas rendu compte c’était normal mais j’en souffrais. De la colère, à l’intérieur de moi aucun respect pour lui mais c’est mon père. Une grosse merde mais c’est mon père(faut le respecter)
Publiquement c’est une crème, un pote son père alcoolique me dit mais non t’as de la chance ton père et il me croit pas.
Son père l’a pas malmené comme moi je le sais y se m’étais chiffon. Son père il l’a vue complètement defoncé.
Un autre pote qui a perdu son père bébé décès cancer me dit -t’as de la chance ton père c’est un modèle. Moi à l’intérieur c’était c’est toi qui a de la chance.
Comment j’étais jaloux.
Ayant vécu les 2 souffrances, je préférais les coups. Sa bouche quand il l’ouvre c’est une humiliation.
J’étais un élève brillant et il m’a fait détester l’école.
Mes modèles c’était mes oncles maternelle. Inconsciemment je déteste mon côté familial paternel.
Tous les putains de symptômes, je les porte en moi.
Pour moi c’était normal mais non.
Mon problème avec des relations quand passé un délai mon cœur s’éteint. Le rejet de l’affection.
Je suis pas dans l’angoisse. Moi c’est de la colère avec un sentiment de culpabilité.
C’est quoi ce truc dans j’avais besoin son respect.
J’en veux plus. Je n’en veux plus. J’en ai pas besoin.
Besoin de décharger
Pardon
On dit qu’on est 3 à l’intérieur.
Le petit enfant (le passé)n’en veut plus et n’acceptait plus déjà.
L’adulte ( le présent) ne le supporte plus le trouve toxique
Et le père de famille ( l’avenir) ne veut plus de cette élément dangereux et perturbateur.
Je veux pas que mon fils le voit m’humilier avec sa putain de langue de pûtes.
Et moi fermé ma gueule parce que le respect ou -il est vieux prends pas en compte ce qu’il dit.
Je ne veux pas que mon passé est une influence sur l’éducation de mon enfant à venir.
Mon père c’est mon pire ennemi dans cette même pire que moi.
Pourtant ton pire ennemi c’est toi. Il avait un putain de pouvoir mais stop. C’est une grosse merde.
La souffrance de l’enfant elle s’arrête c’est vrai et puis les humiliations elle m’ont suivis jusqu’à là aujourd’hui
C’était un bien de vous lire et c’était un bien de le détester.
Espèce de sous merde chargé d’orgueil. Que dieux me pardonne mais c’est trop pour moi.
A Christophe, c’est clairemement ce que j’ai vecu et cette relation toujours menaçante car mes parents sont instables est eprouvante et aussi il peut y avoir de grands hauts de rire..fugasse, plus long mais nous ne sommes pas sereins en leurs compagnies à ts les 2.
Je n’aime pas mes parents. Mon pere encore aujourd hui rabaisse.
et oui tres tres rare d avoir eu résonance en en parlant..ou la plupard des personnes ont deja un discours orienté
Merci.
J’ai été victime de voiences psychologiques de la part de mon père. Et en quelque sorte de négligence de la part de ma mère. Ne serait-ce que parce qu’elle l’a laissé faire, nous expliquant souvent à mon frère et à moi que « il est comme ça (violent) parce qu’il vous aime. » La violence de mon père était faite d’humiliations, de persécutions, de cris, de colère. Sa violence psychologique avait une dimension physique. Les hurlements, son regard de fou, les objets brisés, les mains levées mais retenues. Encore aujourd’hui il est difficile pour moi de faire comprendre ce que j’ai vécu lorsque j’essaie d’en parler. La première question est toujours: « est-ce qu’il te frappait ? » Cette question m’acable toujours. Et bien souvent j’ai dû insister sur les fois où, « par chance », il tapait. J’avoue que même moi je me raccroche à ces moments de violence physique et que d’une certaine manière je les affectionne comme s’ils étaient la preuve que j’ai vraiment souffert. Parce que personne ne comprend l’anéantissement dans lequel j’ai grandi. Mais cela ne marche pas. Il ne m’a pas assez frappé. Jamais d’hematome, hélas. Sa violence physique était très psychologique. Surgissant sans prévenir. Sans lien direct avec les enfants. Pour se passer les nerfs. Ou parce qu’il avait eu peur de ne plus me retrouver sur une plage bondée. J’avais 5 ans mais je me souviens encore de l’humiliation que j’ai ressenti. Les coups pleuvaient. Je ne comprenais pas. Les autres parents, mes oncles et tantes, ne disaient rien. Les méthodes éducatives ça ne se discute pas. La vie était une alternance d’affection et de violence. Mon frère dit aujourd’hui: « Ils nous ont toujours donné beaucoup d’amour. Il ne nous a jamais frappé. Pas trop en tout cas. »
Aujourd’hui ma mère se plaint d’avoir eu le vécu d’une femme battue sans l’avoir jamais été. Je la comprends mais j’ai du mal à la plaindre. Elle qui m’a si souvent livré en pâture à mon père. Alors qu’adolesent je devais lui sauver la mise si souvent. En réparant ses »betises » avant que « papa rentre et les voit. » Pour éviter les colères terrifiantes de mon père et son infantilisation humiliante pour elle. Même au chien il parlait mieux. Il est difficile d’imaginer la terreur qu’il faisait régner à la maison. Nous vivions dans la crainte permanente. Il était infatigable dans sa fureur. Même les bons moments pouvaient se transformer en catastrophe d’un instant à l’autre. Mon monde s’effonfrait un soir sur deux. On ne savait jamais de quelle humeur il rentrerait du travail. Et quand il finissait par quitter la maison après une colère, hurlant qu’il n’en pouvait plus de cette famille, j’avais peur. J’entendais le moteur de la voiture hurler, les pneus crisser et j’avais peur. Toute la soirée j’avais peur. J’avais peur qu’il ne revienne jamais. J’avais peur qu’il se tue. Et en même temps je redoutais son retour. J’avais peur qu’il rentre et que le cauchemar recommence. On pourrait croire que mon père était un monstre. Oui. Mais pas que. J’ai beaucoup ri et je ri encore beaucoup avec lui. Il sait se montrer agréable. Je l’aime. Mais je n’aime pas ce qu’il m’a fait. J’ai du mal quand on m’explique que j’ai de la chance d’avoir un père super. Je reste muet avec le sentiment que personne ne peut me comprendre.
Je ne dirai jamais tout cela à mon père. Car j’ai peur. Il ne le supporterait pas. Il serait dans le déni, puis la culpabilisation (« pour qui tu me fais passer ! Après tout ce que j’ai fait pour toi ! ») et enfin la victimisation avec chantage affectif et menace de suicide (« Vous avez raison. Après tout je ne suis qu’un salaud ! Je vais me foutre en l’air ! Comme ça j’emmerderai plus personne ! De toute manière vous n’en avez jamais rien eu à foutre de moi ! » Tout cela dans la colère, sur un ton de reproche évidemment , pas d’excuse ) Je l’ai vu faire ça toute ma vie.
Étant psychologue et thérapeute aujourd’hui, j’ai fait un long travail et je vais mieux. Les troubles qui étaient les miens se sont apaisés. J’ai trouvé un équilibre et une stabilité. Cependant à bientôt 50 ans, je n’ai pas réussi à dépasser l’impression d’indicible. Bien sûr j’ai su dire en thérapie ce que j’ai vécu. Mais quand j’essaie de le partager avec certains de mes proches, les réactions ne sont jamais conformes à mes attentes. Sûrement encore un peu de travail à réaliser sur ces dernières ! En fait j’attends juste qu’on reconnaisse que j’en ai bavé. Que c’était dur. Et qu’il m’a fallu bien du courage.
Voilà. Ceci est mon témoignage. Merci pour les mots que vous avez su mettre dans votre article sur ce vécu si difficile de violences psychologiques. Et merci pour les mots que vous m’avez permis d’écrire en conséquence.
Cordialement Christophe
Mon fils se fait broyé par son nouveau beau-père depuis 17 ans. Je l’ai récupéré peu de temps l’arrivée de ce dernier. il m’avait appelé car il en pouvait plus.
Je l’ai emmené 10 jours dans le Tarn puis à Rodez où il a voulu parlé de ses souffrances, jusqu’à 3h1/2 du matin, et cela pendant 3 jours. Il a déversé toute la violence psychologique, que son beau-père lui faisait subir.
Ensuite il chantait dans la voiture.
On est rentré, en pensant que n’était qu’un mauvais passage.
Le we suivant, j’ l’ai appelé pour discuter de notre périple. Quand je suis arrivé sur le parking, c’est mon ex qui m’attendait: « . . .qu’est-ce que tu lui as donné comme médicament ? » » Je ne lui avais rien donné.
Elle réitère: » de toute la semaine on ne la pas reconnu, donc tu vas me dire ce que tu lui a donné »
» Rien, mais protège le, car Ronan m’a dit que ton copain est très dur avec lui. »
Depuis, il n’y a plus aucune discution ni relations pour aider notre fils.
Le plus grave arrive. Il ne doit plus parler de ses souffrances. Il doit défendre sa mère et ce Fred.
Il est bourré de cachet.
Il ne doit pas parler au médecin, car c’est sa mère qui contrôle ses impôts, et s’il lui parle de ce qu’il subit : « on te fout dehors »
Il était passionné de tous les sports, mais ne fait plus rien, ne s’intéresse plus à rien.
Il n’a plus aucune relation et a pris 30 kg.
Il attend la mort car il n’a pas le droit de se suicider. Les menaces qu’il subit vont au delà de sa mort:
» je viendrais chez toi, le jour ou tu auras un revolver avec 3 balles, et que tu me promets de me tuer dans ta baignoire. Je ne veux pas me faire encore engueuler, une fois que je serais mort »
Maintenant il est tenu de se taire, de ne parler à personne, et d’attendre la mort. . .
A Echirolles, le 15 janvier 2023
J’ai une mère abusive qui est âgéeElle a toujours étéMéchanteEt maintenant elle est invivableElle me traite de tous les nomsPour elle je suis une moins que rienAlors que j’ai sacrifié ma vie pour m’occuper d’elle depuis la mort de mon père.Depuis plusieurs mois je m’occupe d’elle pratiquement en permanence et maintenant elle me traite de s*****Je lui réponds je sais bien que c’est pas tout à fait de sa faute c’est la vieillesse la sénilitéPuis je m’en veux et je me fais du mal en me tapant la tête contre les mursJ’ai qu’une envie maintenant c’est de mourir
Ma fille est victime de violences psychologiques de la part de son père. Il la rabaisse, lui interdit de regarder la télé, de rester dans le salon, lui dit qu’il la reniera si elle fait de la merde ou que son comportement n’est pas digne de lui… Nous nous disputons très fréquemment lui et moi car je ne cautionne pas cette attitude que je qualifie d’immonde, car l’amour d’un parent se doit d’être inconditionnel…
Quand j’ai annoncé ma grossesse à mon ex il croyait que je le l’avais trompé, mon fils à 6 mois se faisait insulter de (bâtard enculer enfant de putain..) et j’en passe pour lui ce n’était que des mots. En mai2020 donc mon fils avait 3ans se faisait encore insulter on s’est séparer peut de temps après pour autre raison. En décembre il insultait encore mon fils de batard car il croit toujours que c’est pas son fils et lexcuse bidon il l’avait insulter pour tester sa belle sœur pour voir si elle allait me le dire aussi que le petit n’avait pas entendu et l’autre excuse c’était pour je sois dégoûter de lui pour plus que j’ai de sentiment pour lui. Je trouve ça impardonnable et inadmissible d’insulter son propre enfant..
Bonjour
Séparé du papa depuis 5 ans maintenant… mon fils suivi à longueur de temps des maltraitantes psychologique de la part de son père depuis tout ce temps … j’essaie de faire de mon mieux pour le protéger mais il y a des moments où c’est très dur car je ne suis pas avec lui pendant les week-ends et les vacances chez son père… c’est qui je pourrais me tourner pour filles au mieux et qu’il ne soit pas Traumatisé plus tard ??
Merci pour votre article qui m’a aidé à comprendre ce qu’il vit même si je m’en étais aperçu.. je m’aperçois qu’il faut que je réagisse au plus vite !!!
Bonne soirée
Bonjour,
Merci pour vos partages qui sont porteur menant à la compréhension et reconnaitre que j’ai souffert d’abus psychologique et physique de la part de mes parents.
J’ai eu une éducation où les parents ont la toute puissance, et face à cela je devais me taire et obeir, tel un toutou mignon qui ferait tout pour répondre à ce qu’ils attendaient de moi: être parfaite.
Sauf que je ne l’ai jamais été pour eux donc je n’ai jamais « mérité » être aimé.
Puis la rupture est arrivée, face à un mur dont les cris ne font bouger d’un iota, l’adulte en face de moi dans l’incapacité de se remettre en question m’a conduit à fuir…
Cela à un prix.. cette liberté chérie. J’ai 32 ans, voilà que je répare encore et encore toute ce tas d’amas cumulé dans mon inconscient; ou être sois même sans peur me poursuis dans toutes les relations. Bref j’en paye le prix. Je suis dans la course, où je fais tout pour être aimé, montrer que je suis digne; c’est terrible dans le fond; je vois de plus en plus comment cela se repercute sur le plan prof, amical, amoureux… et c’est inconscient, car mon côté conscient sait que trop bien, qu’il souffre..
Je suis outré de voir ce psy affirmé ce genre de dire et vous remercie Valérie Renoux, vos mots sont justes et vrai.
Le sang et la chair ne donne pas tous les droits.. la phrase du « on récolte ce que l’on sème » tout individu se confrontant à une situation où sa survit est engagée prends la décision qu’il lui semble la meilleure pour s’en sortir, on pourrait entrevoir que cela est un mécanisme de défense, mis en place pour se protéger.
Qui au passage est incompréhensible pour le bourreau en question.. lui même n’a pas conscience de ces propres blessures et souffrances.
Bonjour Sandrine,
Merci pour votre question et pour m’avoir donné l’occasion de répondre au point de vue de Mr Alain VALTERIO !
Alain VALTERIO :« Les parents qui sont rejetés par leurs enfants, sont dans leur grande majorité des parents (…) dont on peut affirmer avec certitude qu’ils n’ont rien à se reprocher de suffisamment grave pour qu’un tel rejet se justifie »
Valérie RENOUX : Je pense effectivement que si l’on écoute un parent maltraitant, il n’aura rien à se reprocher parce qu’il ne peut prendre conscience et admettre les conséquences négatives de ses actes. Et il y a des conséquences négatives, dès qu’il y a souffrance ou douleur. Pour moi, la gravité commence là.
Je suis d’accord sur le fait que, dans leur grande majorité, les parents, même maltraitants, ont de bonnes intentions. Peut-on admettre pour autant qu’il ne puisse y avoir de reproche là où l’intention est bonne ? Non. Quelle que soit l’intention, la méthode employée est sujette à critiques lorsqu’elle est blessante, humiliante, frustrante, non respectueuse ou, plus généralement, une entrave au développement personnel de l’enfant ou d’une personne.
A.V. « (…) le père de cette championne, on peut garantir qu’il était investi dans son rôle de père puisqu’il était son entraîneur. Le fait qu’elle se soit sentie continuellement rabaissée lui appartient, aussi à elle. »
V.R. Concernant le père de cette championne, je dirai qu’il n’était pas juste « investi » dans son rôle de père mais sur-investi puisque père ET entraîneur ! Si la responsabilité de leur mauvaise relation appartient effectivement, autant au père qu’à la fille et si le père ne peut modifier son comportement, alors la fille n’a que deux possibilités : Continuer de subir ce qui lui fait mal ou s’en protéger en se mettant à distance. L’éloignement est donc sa seule « porte de sortie ».
Dans ce type de relation, le père (pour garder cet exemple) reste très souvent persuadé « qu’il n’a rien à se reprocher » pour éviter les remises en questions qui l’amèneraient alors à douter de lui et pour mieux camper sur ses convictions. « Ce n’est pas à moi de changer » « c’est à l’enfant d’obéir » … Bref, un bel exemple de relation dictatoriale !
A.V. « La décision de rompre avec ses parents semble prendre racine ailleurs que dans cette supposée maltraitance dont les enfants auraient été victimes. Elle intervient comme une sanction, péremptoire et irrationnelle, (…) »
V.R. Ce qui me dérange dans ce commentaire est le terme de « supposée », le conditionnel employé et les préjugés implicites. Pourquoi cette « sanction » serait-elle « irrationnelle » si elle répond à un besoin ? En quoi est-elle péremptoire si la discussion est restée vaine ? Et quels sont les critères d’une rupture pour qu’elle puisse être considérée comme rationnelle ?
Le seuil de tolérance est différent d’un individu à l’autre. Là où quelqu’un peut sortir un plat du four à main nu, je crierai de douleur en le trouvant trop chaud ! Ma sensibilité devrait-elle être niée du seul fait qu’un autre le supporte ? La maltraitance commence donc là où quelqu’un cri sa douleur. Elle ne peut donc pas être « supposée », sauf si l’on n’accepte pas le seuil de l’autre comme étant possible, parce que différent du sien.
A.V « (…) ces enfants qui rompent avec leurs parents, (…) privent, les enfants de tout contact avec leurs grands-parents, qui sont une référence majeure pour eux. »
V.R. Oui, les grands-parents sont une référence majeure, sans pour autant être des exemples à suivre. L’enfant peut donc se référer à des grands-parents maltraitants pour illustrer ce qu’il ne faut pas faire. Il est bon de rappeler que la fonction de parent implique la notion de protection et que s’il faut, pour protéger son enfant de propos blessants, le mettre à distance de personnes toxiques ou malveillantes pour lui, il faut savoir le faire, même lorsqu’il s’agit de ses grands-parents. Les liens du sang ne donnent pas tous les droits et ne sont pas à mettre au-dessus du bien-être d’un enfant.
A.V. « Attention de ne pas confondre le manque de psychologie et le manque d’amour ! On ne fait pas des champions qu’avec des caresses. »
V.R Beaucoup d’enfants maltraités, et reconnus comme tels, ont pourtant été aimé de leurs parents …. Mais mal aimés ! L’amour parental ne se mesure pas à l’investissement donné dans l’attente d’un résultat qui viendra restaurer l’égo parental mais dans la capacité à accepter son enfant dans ce qu’il a de singulier et pour l’accompagner à devenir une personne autonome.
Enfin, pour ce qui concerne le « dressage » de champions, il ne se fait pas non plus dans la violence d’un coup de bâton ou de mots blessants ! Si cette méthode archaïque a permis de rapporter des médailles pour flatter de grandes dictatures, elles ont aussi laissé de nombreux enfants fracassés à l’âge adulte. Même les éducateurs d’animaux vous le diront, le développement de la confiance en soi, la caresse-récompense donnent de meilleurs résultats que la violence et l’humiliation… Et l’enfant n’est pas un animal !
A.V.« La rupture comme la porte vers le salut ? »
« Il appartient à chacun de trouver sa part d’autorité sur celui qui nous touche par ses interventions malvenues, et en particulier avec son père auquel je me dois de faire comprendre que je suis un adulte. »
V.R. J’ajouterai que, si je me dois de faire comprendre à mon père que je suis un adulte…il se doit, aussi, de le comprendre. Pour cela, je dois m’autoriser à le dire, ce qui n’est déjà pas facile lorsque l’on grandi avec l’interdit d’exprimer un désaccord, et l’autre (le parent) se doit de l’entendre et de l’accepter ce qui, là aussi, peut être très compliqué pour certains adultes. Dans certains cas, le ou les parents ne peuvent entendre cette demande ou ne l’acceptent pas. Quel choix à cet enfant ? Continuer de subir ? …ou s’éloigner jusqu’à la rupture pour se protéger ?
A.V « Rejeter son père ou sa mère, c’est se rejeter soi-même ? »
V.R Tout d’abord, je préciserai que « rejeter » n’est pas le terme que j’emploierai pour lui préférer « rompre » ou « mettre à distance » car on ne peut rejeter ses parents comme on ne peut réécrire notre histoire. Nos parents feront toujours partie de notre arbre généalogique et le travail thérapeutique consiste donc à accepter cela comme étant un fait. De ce point de vue, l’idée de « rejeter » ses parents pourrait donc amener à se nier soi-même puisque cela signifierai de ne pas nous reconnaître comme étant « fils ou fille d’eux », de ne pas nous accepter comme nous sommes, et même s’il faut parfois porter le poids de notre généalogie.
Rompre une relation douloureuse c’est, d’abord, se respecter soi-même. C’est être en capacité de dire « non » à ce qui nous fait mal, pour nous protéger de ce qui nous blesse.
A.V « Rejeter ses parents, c’est rejeter son destin »
V.R Le destin, c’est « l’à venir » qui sera vécu, pour chacun d’entre nous et à plus ou moins long terme, sans nos parents. Nos parents ne sont donc pas notre destin, mais notre passé ! Rejeter nos parents reviendrait donc à rejeter notre passé ce qui, là encore, est impossible. On peut vouloir le nier, mais la réalité, elle, ne peut être modifiée.
A.V « Rejeter ceux à qui je dois d’être de ce monde(…) »
V.R Il y a là, la notion de « redevabilité » qui me dérange. Dois-je quelque chose à ces personnes sous prétexte qu’elles m’ont fait naître ? Et le prix à payer est –il dans la contrainte de subir leur chantage affectif ?, de devoir accepter d’être humiliée, rabaissée et de rester dépendante d’eux ? En étant dans ce raisonnement, je leur donne tout pouvoir sur moi et accepte leur « toute-puissance ». Or, il ne s’agit pas de faire un choix entre « l’enfant-roi » et le « parent tout puissant » mais de rétablir une relation équilibrée dans un respect mutuel. Le seul devoir de l’un et de l’autre est de respecter l’autre pour ce qu’il est, jusqu’au seuil de ma douleur !
A.V « Parfois, il n’est pas possible de faire autrement… »
V.R Il n’y a que nous pour prendre soin de nous. C’est donc à nous de savoir dire « stop » ou « non » pour poser les limites. Je suis donc d’accord avec Alain Valterio lorsqu’il termine en disant que, « parfois, il n’est pas possible de faire autrement » !
Pour conclure, je pense que ses commentaires sont présentés du point de vue d’un père offensé et mis en danger dans sa posture de « toute puissance ». Défendre l’idée que la rupture imposée par l’enfant n’est qu’une « punition » injuste faite au père s’est déjà nier la cause initiale, la maltraitance faite à cet enfant. C’est nier la plainte et la souffrance qu’il exprime, c’est ne pas vouloir l’entendre pour donner la priorité, et plus de valeur, à l’intention du père.
Mr Valtério défend l’éducation que certains de nos parents et grands-parents ont connue et pour laquelle ils sont nombreux à déclarer qu’ils n’en sont pas morts ! Cette évidence permet de justifier la répétition avec bonne conscience, pour ne pas avoir à admettre les séquelles.
L’humiliation est une maltraitance qui peut avoir des conséquences sur la construction de l’enfant, dans son estime de lui et ses futurs rapports aux autres. Si l’enfant, et quel que soit son âge, souffre d’une relation douloureuse avec son parent, l’idéal est, évidemment, que le parent puisse l’entendre et l’admettre pour en changer quelque chose. Mais lorsque cela est impossible, il n’y a, effectivement, pas d’autre solution que de s’en protéger.
Bonjour,
Que pensez-vous de ce commentaire d’un psychologue suisse ? Pour ma part, dans le cas cité, j’ai l’impression qu’il nie le statut de victime de cette jeune femme. Son discours me paraît vouloir diminuer la dangerosité de la maltraitance psychologique…
Alain Valterio
ALAIN VALTERIO
PSYCHOLOGUE
La chronique du psy
Ces enfants qui rejettent leurs parents
17 MAI 2019
Vous écrivez souvent que rejeter son père ou sa mère, c’est se rejeter soi-même avec des conséquences très néfastes. J’adhère totalement. Admettez-vous néanmoins qu’il puisse y avoir des exceptions dans des cas extrêmes? (violences psychologiques ou physiques?). Sans vouloir citer de personne en particulier, je pense par exemple à cette sportive de haut niveau qui a souvent dit publiquement qu’elle va beaucoup mieux depuis qu’elle a coupé les ponts avec son père, qui la rabaissait constamment lorsqu’il l’entrainaît. Je vous remercie. Olivier M.
La réponse du psy
Quand je parle de fils ou de filles qui rejettent leur parent, je fais mention de ce que je considère pour ma part comme étant aujourd’hui un véritable phénomène de société dont peu de gens, me semble-t-il, constatent l’ampleur.
Les parents qui sont rejetés par leurs enfants, sont dans leur grande majorité des parents qui certes, comme tous les parents, ont commis des erreurs, mais dont on peut affirmer avec certitude qu’ils n’ont rien à se reprocher de suffisamment grave pour qu’un tel rejet se justifie.
Dans l’exemple que vous citez, le père de cette championne, on peut garantir qu’il était investi dans son rôle de père puisqu’il était son entraîneur. Le fait qu’elle se soit sentie continuellement rabaissée lui appartient, aussi à elle.
Je suis bien obligé de mettre ici le doigt sur un autre phénomène sur lequel on ferme à mon avis un peu trop les yeux, c’est le nombre croissant de personnes qui peuvent faire preuve d’une extrême susceptibilité sitôt qu’on les contrarie. Combien n’ai-je rencontré de parents, d’éducateurs, d’employeurs etc… qui m’ont fait part de la tendance qu’avaient les jeunes dont ils avaient la responsabilité, de monter les tours sitôt qu’on les contrariait ?
La décision de rompre avec ses parents semble prendre racine ailleurs que dans cette supposée maltraitance dont les enfants auraient été victimes. Elle intervient comme une sanction, péremptoire et irrationnelle, avec son lot de détresse, car très souvent, ces enfants qui rompent avec leurs parents, ont eux-mêmes des enfants, et privent, par conséquent, les grands-parents de tout contact avec leurs petits-enfants, et également les enfants de tout contact avec leurs grands-parents, qui sont une référence majeure pour eux.
Sont plus particulièrement visés par cette rupture, les parents divorcés, victimes de ce qu’on appelle l’aliénation parentale : un enfant décide de ne plus avoir de contact avec un des deux parents avec le soutien implicite de celui pour lequel il a pris parti.
Mais cette rupture touche également les couples mariés dont les enfants sont adultes avec, répétons-le, la douleur de ne plus voir des petits-enfants auxquels ils sont très attachés.
Il est important de bien comprendre que cette rupture n’est pas dictée par la paresse que l’on pourrait ressentir parfois d’accomplir les devoirs que l’on a vis-à-vis de ses vieux parents, comme on remettrait au lendemain non sans culpabilité le fait d’aller voir sa vieille mère au home. Ce n’est ni un abandon, ni une négligence, mais un rejet envisagé par celui ou celle qui le commet, comme une démarche, une individuation, la preuve que l’on est adulte. Or, être un adulte, ce n’est certainement pas rejeter ses parents auxquels somme toute on n’a rien d’autre à reprocher qu’ils n’ont été «que» des parents, mais de les accepter tels qu’ils sont…
On observe en outre que c’est le père qui est le plus souvent rejeté. «Tuer le père» pour employer une expression chère aux psys, ce n’est pas l’éliminer pour pouvoir mieux cocooner dans les jupes de sa mère, mais se confronter à lui, pour mieux endurer le fait qu’il manque singulièrement de psychologie et de lui rappeler que l’on n’est plus un enfant. Je ne sais rien de la situation dont vous parlez mais il est probable que si cette jeune femme est devenue une championne, elle le doit aussi pour une part à son père qui sûrement n’était pas un fin psychologue. Les parents doivent-il ainsi qu’on le suggère un peu trop de nos jours, être de fins psychologues ? Attention de ne pas confondre le manque de psychologie et le manque d’amour ! On ne fait pas des champions qu’avec des caresses.
Espérons qu’elle se soit contentée de changer d’entraîneur et non d’éliminer son père de sa vie !
Les causes de ce que je considère comme un véritable phénomène de société, à savoir ce nombre croissant d’enfants qui rejettent leur parent, est à mettre sur le compte des psys dont je fais partie. Ils jouent une part importante dans cette mentalité qui envisage la rupture comme la porte vers le salut. Il appartient à chacun de trouver sa part d’autorité sur celui qui nous touche par ses interventions malvenues, et en particulier avec son père auquel je me dois de faire comprendre que je suis un adulte.
L’art du psy est un peu trop envisagé de nos jours comme une mise en accusation de la parentalité. Certains ne sont du reste pas loin de considérer cette rupture comme une victoire. Sur le divan, le patient rapporte à son thérapeute les erreurs que ses parents ont commises avec lui. J’ai vu passablement de personnes qui avaient posé cette rupture suite à une thérapie. Mais répétons-le ! L’aboutissement d’une individuation n’est pas forcément la rupture mais de réussir à contenir l’autre pour qu’il ne se sente plus autorisé « à nous rabaisser ».
La confusion n’est pas sans conséquence car rejeter ses parents, c’est rejeter son destin. Ce n’est pas nous qui choisissons nos parents ou alors, comme le disent les Bouddhistes non sans une certaine sagesse, nous les choisissons en fonction de notre karma. En éliminant mes parents de ma vie, c’est mon destin que je rejette. Rejeter ceux à qui je dois d’être de ce monde, n’est pas sans risque même si, parfois, il n’est pas possible de faire autrement…
Bonjour,
La bienveillance est aussi de formuler les sorties de routes évidentes, je pense.
Ma fille a été élevée comme une princesse, j’étais la seule à m’élever contre ces comportements. A deux ans elle m’interdisait d’aller me baigner lorsque nous étions sur la plage avec mon époux, et lui me demandait d’accéder à sa demande en restant auprès d’elle…ce fut des vacances horribles. Elle me tyrannisait en fait, c’était moi la coupable qui ne cédais pas à ses comportements, chantages, exigences, caprices.
À l’adolescence, les comportements « deviants se sont orientės sur ses petits amis, elle exigeait leur presence et disponibilité constantes, donc ils fuyaient devant ce harcèlement, en outre elle voulait toujours les dominer, et elle les choisi, moins intelligents, moins instruits, plus malléables…elle s’est mise en menages avec avec 4 compagnons, elle ne cuisinait pas ni ne rangeait, ni ne nettoyait.
avec le second elle a eu une enfant et s’est séparée au bout de 9 mois, s’est remis en menage 3 mois après avec un homme ayant la charge de son fils qui hurlait ses caprices à longueur de temps et ma petite fille devait se plier à ce petit tyran.
Elle en a perdu son sourire et sa joue d’enfant, ma fille ne la défendait pas..à chaque rupture ma fille change de travail et déménage, je ne compte plus je dirais 8 en 15 ans.
En 2011 elle a rencontré son nouveau conjoint qu’elle domine, qui fait le menage (un peu) et la cuisine pas vraiment équilibrée…ils ont eu ensemble une petite fille, et là tout a changé, la 1 ere est devenue le vilain petit canard, et plus elle subissait plus elle se vengeait,…une escalade.
Mon beau fils dut devant sa fille qu’elle n’a pas de cerveau, elle subit, moqueries, rangements meme si elle n’a pas dérangé etc…
J’ai donc osé mentionner à ma fille ces sorties de route : protection de son ainé, équité entre les enfants, ménage douteux, cuisine manquant de vitamines. La famille voit, mais personne ne dit mot.
Il y a eu des tensions, des mots..
Je l’aide depuis ses separations, financièrement bien sûr car elle ne sait pas prévoir les coups durs, les pannes, entretiens…
Je lui ai dit plusieurs fous depuis son adolescence qu’il faudrait qu’elle se fasse aider par un psychologue voire faire une analyse, elle s’arqueboute, et refute le besoin.
Je garde mes petites filles les mardis soirs, mercredis, pendants toutes les vacances scolaires à demeure et tout (car ses changements de job elle n’a jamais de congés). Je les habille et chausse tres souvent, par nécessité…plus l’aînée forcément…
La semaine dernière elle m’envoie un message incendiaire et ecrir « surveille un peu mes filles stp », j’ai craqué
Black out 10jours
Et elle me harcèle de messages parce que je ne réponds plus au telephone, tant je ne supporte plus son comportement.
On finit par convenir d’une entrevue…où elle formule, que je n’ai fait que la rabaisser et la détruire….alors qu’’on l’a toujours aidé (déménagements, garde d’enfants, auto, recherche d’emplois et finances) .
Donc si elle pense que je la détruis depuis toujours, je pense que je dois couper les ponts, afin qu’elle se construise, si je suis ce qu’elle dit.
Que faire, je ne sais plus.
bonjour
j’ai compris aujours d’hui à 45 ans, lors d une seance de yoga, que j’ai souffert de maltraitance psychologique de la part de ma mère et tout ce que je lis ici me le confirme. Lors de la seance, les mots me sont venus…et j’ai pleuré. je comprends aujourd’hui mon envie d’aider les enfants maltraités et pourquoi je ne supporte pas la souffrance des enfants. Oui, les mots ont failli me tuer…à plusieurs reprises et je rajouterai les silences aussi…l’indifférence et la communication non verbale. Certains regards , attitudes et gestes de déni de la part de sa mère aont toxiques. Enfant on croit que toutes les mamans sont pareilles puis on est surpris quand on voit une maman embrasser sa fille le soir avant de dormir et on se rend compte que sa propre mère ne le fait jamais. Jamais un mot consolateur , encourageant…que des mots qui rabaissent ou qui culpabilisent. Je suis maman et j’ai la chance de ne pas avoir reproduit avec mon enfant. Je l’ai beaucoup calîné, sans doute petit lui ai je donné les marques d’affection queje n’ai pas reçues. Je fais attention à l’encourager. Oui les mots et l’indifférence peuvent tuer. Heureusement on peut s’en sortir mais c’est un veritable travail sur soi de longue haleine..je pensais avoir tout réglé, avoir pardonné et ce matin…ces 2 mots me viennent « maltraitance psychologique » . J’ai remarqué aussi que l’on peut reproduire ce qu on a vécu avec le conjoint. pour cela il est nécessaire de se défaire de ces liens toxiques…sinon ils peuvent bousiller toute une vie. Bien à vous et merci pour votre travail
Merci pour tous les mots qui décrivent si bien les maux de la violence parentale. Les dessins et peintures sont plein de sensibilité et d’humanisme. Je suis doublement touché par votre travail car j’ai vécu dans une famille toxique et ai réalisé divers travaux graphiques. Votre site m’a permis de formuler des ressentis enfouis. Vos dessins et peintures sont une invitation au voyage et à l’ouverture d’esprit. Encore merci.
Bonjour Madame,
Les mots peuvent tuer. Vous avez bien raison. Mon père était violent envers ma mère. Maintenant à 70 ans, il est encore violent mais verbalement. Ma mère est magnifique et une parfaite maman (que je protège trop). C’est grâce à elle que je suis en vie aujourd’hui. Car mon père, m’a dit un jour (j’avais 12 ans) que je n’étais pas sa fille. J’ai été blessée par sa maltraitance verbale car j’ai toujours su qu’il était mon père (d’abord parce que je lui ressemble énormément et parce que ma mère est une femme fidèle). Ces mots (entres autres) m’ont d’une certaine façon ‘tuer’. J’ai toujours été timide, discrète, invisible. J’ai été embauché comme comptable pour ma discrétion (c’est pour dire…). J’ai énormément souffert d’hypocondrie. Et je suis convaincue que tout est la faute de mon père.
Continuez……Vous lire réconforte.
Comme Maïté, je suis tombée par hasard sur votre site…
Magnifique !
Dans la peinture Histoire d’une vie, je vois Mémé Charlotte, ma grand-mère maternelle, avec son visage tout en rides, son double-menton et son rire juvénile qui montrait sa bouche édentée. Ses yeux pétillaient de malice. Mais je la préfère en dessin, les rides mangent moins le visage ce qui la fait ressembler davantage à Mémé Charlotte. Quel bonheur de faire revivre ainsi durant quelques instants une personne disparue qui reste si présente dans nos mémoires. C’est absolument magnifique ! Mes grands-parents maternels étaient les seules personnes qui donnaient du bonheur à leurs trois petites-filles maltraitées par leur mère. Auprès d’eux je savais ce qu’étaient l’affection et la tendresse que je ne connaissais pas ailleurs. Ils représentaient des racines bienveillantes qui me faisaient espérer que ma mère deviendrait un jour aussi chaleureuse que la sienne, ou bien que je ressemblerais à ma grand-mère et non à ma mère.
Oui, il y a des mots qui tuent, je dis souvent que nous sommes responsables de nos mots. Mais il y a aussi des mots qui guérissent, qui mènent tout doucement vers la réadaptation. A douze ans, j’ai écrit un roman dans lequel j’ai éliminé les parents de mon héroïne, je me suis aussi exprimée à travers la poésie, puis j’ai écrit mon histoire d’enfant maltraitée.
Merci de m’avoir permis de passer un agréable moment sur votre site.
Sylvie Hippolyte
Bonsoir ,
Je lis avec beaucoup d’attention vos articles et me reconnait pleinement dans l,’enfant victime de violences psychologiques dans l’enfance.
En dépression sévère depuis 2 ans je tente de remonter la pente, disons que je comprends et j’accepte (à peu près) mon état actuel et je tente par écrit de prendre contact avec mon père . C’est difficile et je pense qu’il n’acceptera pas d’être reconnu comme parent « toxique ». selon lui c’est mon « foutu caractère qui me rend comme ça ».
Moi je sais que les « t’es nulle tu n’arriveras jamais à rien » « tu vas finir à l’usine » « tu cuisines aussi bien que ta mère … » « tu préfères ton pere ou ta mere ? » « tu finiras à l’usine, t’es bonne à rien » … ont eu raison de moi puisqu’aujourd’hui inconsciemment quoi que j’entreprenne je suis éternellement insatisfaite, je vois toujours les défauts chez moi et les qualités chez les autres.
Je suis comme Gad Elmahe qui fait un sketch sur les blonds « parfaits à qui tout réussi », moi j’ai la sensation que tout individu est blond.
bref.
tout ca pour vous dire que je vais m’appuyer de votre site pour justifier et tenter de faire prendre conscience a mon père que cet état est lié a lui, et non à moi finalement.
Bonne soirée
Bonjours, je vais essayer d etre dans une vrai positivitée. ayant subit moi , mon frere et ma sœur un matraquage mental durant l enfance, par un pére frustré; et une mére jalouse face a leur propre enfance. le peu d amour qui ont recu , il l ont transformé en tueur mental, sur leurs 3 gosses, et surtout pas au dela des mures de notre maison hantéé . dés que je me sens bien, sous leur yeux , matraquage pour me mettre mal alaise. donc psychiatrie, envie de rien tout les trouble que nous connaissons … je suis alaise pour en parler, il y a eu un déclencheur il y a quelques temps. mon pére a une force du language qui me tue intérieurement. je sort enfin ma colere en lui disant touche moi! il met sa main sur ma joue désagréablement , je le cogne , reviens agresivement a la charge , je lui fais le double, il salonge comme un petit garcon par peur / enfin j ai découvert derierre ce visage impenetrable un peureux de vivre, il ma rendu tout mon langage; ma confiance en moi, et a detruit tous mes troubles (MANTEAUX°) la paix interieure . je sais qui il est ; est ma mére a était livide, en sentant que un mot de trop je lui fouter sur la figure; ELLE MA REGARDER POUR LA PREMIERE FOIS COMME UN ADVERSAIRE ,,,,,voila pour dire que c’est possible de detruire c ‘est boulets de l enfance si l on n’y met tout son COEUR.
Chère Valérie, je suis tombée par hasard sur votre site en cherchant des informations quant aux conséquences de la maltraitance psychologique sur les enfants. J’apprécie et votre article, et votre travail d’artiste. J’apprends depuis peu à m’exprimer à travers la peinture. J’y trouve un moyen d’expression et de valorisation personnelle, et un point de départ de la communication avec autrui néanmoins insuffisant à vaincre mon handicap social et psychologique. Comment vivre après un lourd et douloureux passé ? Comment sortir de la survie ? Comment parvenir à surmonter l’angoisse ? Je cherche des réponses, je ne trouve pas, j’ai le sentiment de vivre en sursis, et je peins.